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Chapi Montagne
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7 novembre 2020

Retrouvailles

20201107_110109

Le Pertuis : Le Char à Bancs, ED 6c A1 III P2

Réalsié avec Philippe le 7 novembre 2020

PHOTOS

Depuis que Philippe est revenu du Laos (cet été), nous n’avions pas eu le temps de vraiment nous revoir. Lui autant que moi avons été pris par les cours (il comme l’aspi) et la famille ; et pour ne rien arranger, le covid a un peu mis de côté les soirées entre potes. Alors quand il m’a proposé de regrimper tous les deux, j’étais super content, même si la voie qu’il proposait ne m’enchantait pas beaucoup : Char à Bancs au Pertuis (300m/ED). Retourner grimper dans les voies EDs en terrain d’aventure n’était pas dans mes plans de l’automne. J’ai assez souffert cet été pour terminer ma liste complémentaire. En plus, 900 mètres de dénivelé avant d’attaquer la voie, là aussi, ce n’était pas très sexy sur le papier. Je me rends compte que je deviens plus grimpeur que montagnard avec la formation D.E. Enfin, je ne pouvais pas refuser.

Philippe passe me chercher le matin vers 5h00 pour pouvoir faire l’approche à la frontale (encore un truc de montagnard qui fait fuir les grimpeurs !). Puis, nous allons au parking de Charvex. Nous connaissons un peu le coin, nous avons grimpé la voie Demaison à la tête Turpin en 2015. La marche d’approche est bien raide et en partie « hors sentier ». Plusieurs cordées d’aspirants guides ont parcouru cette voie en septembre. Philippe a pu récupérer une trace GPS d’un de ses potes de promo, ce qui nous permet de ne pas trop nous perdre dans la nuit.

Après deux heures de marche à papoter sur les dernières nouvelles, nous arrivons au pied de la paroi. Vue d’en bas, c’est bien raide, mais, faisons confiance aux anciens qui avaient le flair pour trouver des itinéraires rusés! Derrière nous, c’est la mer de nuages au-dessus de la forêt aux couleurs d’automne. Le soleil qui a fait son apparition quelques minutes auparavant commence à nous réchauffer. Nous sommes plein sud, nous n’allons pas avoir froid.   

Je laisse partir Philippe en premier, comme ça, au jeu du réversible, c’est lui qui aura la longueur la plus difficile (6c). Le départ est au niveau d’un vieux piton et la voie part dans un vague dièdre en 5 en ascendance à gauche dans du rocher de qualité douteuse. Voilà, on est tout de suite mis dans l’ambiance. Je poursuis sur une courte longueur en 5+ dans du rocher un peu meilleur pour faire relais sous la fissure en 6c. La bonne nouvelle est qu’il y a un spit au départ de la fissure. C’est rassurant. Philippe bataille pour passer le pas dur, mais s’en sort plutôt bien. En second, avec le sac, je tire une fois au clou par fainéantise, mais sinon j’avance bien aussi. Finalement, comme dit Philippe, c’est un style d’escalade qui nous va bien : assez typé montagne. Je poursuis dans une longueur en 5 où je manque de me tromper d’itinéraire (je n’ai pas traversée assez vite). Ce n’est pas dur, mais je prends mon temps, car le rocher est très douteux. Les deux longueurs suivantes (6a+ et 6a) que Philippe enchaîne commencent par une section assez médiocre pour finir sur du bon rocher. Je poursuis dans un 6b sur une traversée en ascendante gauche dans un rocher médiocre. Heureusement, la cotation est sympa, c’est juste un pas. Philippe poursuit dans un 6b avec des pas plus fins, que je passe en tirant allégrement au clou contrairement à lui. Puis, je grimpe une jolie fissure en 6a+ et fais relais dans une grande grotte. Il ne reste que deux longueurs. Nous avançons bien. Du coup, nous en profitons pour boire et manger un ou deux barres. La longueur suivante (6b/A1) est coriace, peut-être plus difficile que le 6c. Philippe bataille dur et passe en libre. Personnellement, avec le poids du sac, j’artiffe tout de suite au niveau du pas dur. Je finis la voie par une belle fissure en 5+. Nous avons mis six heures. C’est assez bien comparé au temps des autres cordées. Pourtant, j’ai bien pris mon temps pour construire des relais au top à chaque fois. Le marteau et les pitons que j’ai portés ne m’auront pas servi, mais c’était plus rassurant de les avoir.

La descente se fait à pied en suivant un chemin marqué de points bleus jusqu’au col au niveau de la tête à Turpin. On se perd un peu pour trouver la sente qui permet de longer la falaise du pertuis. Il n’y a pas d’autre option, tout le reste est bien trop raide. Nous mettons tout de même deux heures à redescendre en avançant d’un bon pas. Nous retrouvons la voiture vers 15h30. Au top !

Quel plaisir de regrimper ensemble ! En plus, nous avons bien avancé. Officiellement, c’était le confinement, mais les professionnels ayant le droit de continuer à s’entraîner, nous étions bien en règle. C’est tout de même classe de pouvoir se dire que nous sortions entre pro !

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