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Chapi Montagne
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12 mars 2020

Module Terrain d’Aventure validé!

WhatsApp Image 2020-03-03 at 14Après 5 semaines de formation, nous avions notre première évaluation le 12 mars 2020 lors d’une dernière course en terrain d’aventure.

Durant la période qui a précédé, notre programme de formation couvrait plusieurs aspects : le terrain d’aventure (bien entendu), la pédagogie et l’apprentissage de manips de secours et assistance. En variant les cours théoriques avec des séances pratiques, les formateurs nous ont permis de digérer progressivement les enseignements sur différents thèmes et éviter une surcharge d’efforts trop soutenus. Bref, c’est bien pensé comme programme, et adapté aux vieux !

Je reviendrais sur les thèmes de la pédagogie et des manips lors des évaluations respectives, et je vais me concentrer dans ce récit sur le TA.

Mon expérience de l’artif a été un élément déterminant pour réussir mon entrée en formation et valider ce module TA. J’étais parmi les rares stagiaires à avoir déjà planté un piton, et probablement le seul à avoir déjà utilisé des crochets. Vu mon faible niveau de grimpe en libre (comparé aux petits jeunes qui grimpent presque tous dans le 7c/8a), j’avais peur de passer pour un touriste, mais comme les formateurs n’ont aucun souci à ce que je grimpe en artif, j’ai abondamment abusé de cette compétence pendant les courses. Pour les ateliers et sorties, nous étions divisés en 4 groupes :

- Les punks à chien : Djé, Emma, Carl, Martial

- Elles aboient : Elsa, Nico, Max, Marie, Caro

- Los bitchos : Adri, Max, Antoine, Eva

- Les jolis cœurs : Max, Silvain, Théo, Dorian, et moi-même   

Hors contexte, les noms de ces groupes paraissent forcement bizarre. En fait, ils font référence à des évènements ou des personnalités qui se dégagent des groupes. Pour les « punks à chien », c’est Djé et Carl, deux forts grimpeurs, qui sont à l’origine du nom ; ceci à cause de leur dégaine de grimpeurs rebelles. Pour « elles aboient », le groupe fut baptisé ainsi après le mouflage d’Elsa dans la voie « le chien qui aboie » où elle se retrouva pendue dans le vide au niveau du surplomb pendant près d’une heure. D’autres mauvaises langues pourraient aussi y voir un petit jeu de mots phonétique avec le prénom d’Elsa... Pour le groupe « Los bitchos », c’est sûrement la bonne humeur d’Eva, Espagnole, qui est à l’origine du nom. Enfin, pour le groupe « les jolis cœurs », c’est en fait une référence directe à Max qui passe son temps à raconter ses histoires sentimentales qui débordent souvent sur des blagues ou anecdotes bien grasses. Mis à part un cas particulier, nous formons tous une joyeuse troupe de grimpeurs bien solidaires.     

Avant de nous envoyer dans tes voies en TA, les formateurs ont pris soin de valider nos compétences lors de séances pratiques sur le terrain en « mode sécurisé » : ateliers de pitonnage, artif sur friends et crochets dans les voies équipées (en clippant quelques spits pour avancer sans risque). Nous avons appris à mettre en place un relais avec un SAR (système à répartition). Un SAR est un bout de corde de 4 mètres que l’on utilise pour faire un relais en TA en reliant au moins trois points et en créant une boucle (voire deux) qui sert de mousqueton mère. J’avais déjà une approche similaire au Yosemite mais j’utilisais de la cordelette Dyneema qui a le désavantage de ne pas être dynamique comme une corde. Autre recommandation des encadrants, aller systématiquement mettre les deux premiers points de la longueur suivante avant de faire monter ces copains. Ainsi, en reliant ces deux points au relais, on obtient un relais béton qui repose sur au moins 5 points en TA. Autre avantage, on évite la chute de facteur 2 pour celui qui repart dans la longueur suivante. Sur le papier, cela peut paraître vraiment « chiant » d’aller ajouter ces deux points en plus et puis quand tu es déjà rincé par ta longueur, tu te dis « merde, faut encore mettre deux points… ». Mais quand tu arrives au relais et que tu vois que ton pote a fait le boulot, c’est tellement plus sécurisant que ces petits inconvénients paraissent bien futiles.     

Après les exercices, nous avons parcouru différents itinéraires TA à la Sainte Victoire et dans les calanques. Mon groupe à grimé :

- La Cheminée en Arc en Ciel et le dièdre églantine (Sainte Victoire - Baou des Vespres) - PHOTOS : c’est amusant de voir de forts grimpeurs de 7c se faire malmener dans les cheminées renfougne en 6b ! Bon, j’avoue avoir fait la longueur la plus facile, mais comme je suis le plus mauvais grimpeur, les copains sont assez indulgents et me laissent souvent le morceau le plus facile. Bruno, guide de haute montagne, un expert de la Sainte Victoire, était notre encadrant. C’est aussi un expert en manip et l’inventeur d’une d’elles. Mais ces compétences ne s’arrêtent pas là. Pour tuer le temps au relais, il joue de la flûte ! Nous avons pu en profiter lors de notre ascension.

- Pilier du Hoggar (Calanque de L'Oule - Belvédère) - PHOTOS : Quel plaisir de retrouver les calanques ! Cette course magnifique fut aussi un moment de frayeur pour Dorian qui a fait un vol de 20 mètres dans la longueur en 7a. J’étais avec Max au relais. Max était tout aussi pâle que Dorian après cet évènement. Perso, je m’apprêtais à prendre la suite en tête pour passer en artif quand Dorian a finalement décidé de repartir dans la longueur. Un joli courage qui ne fut pas récompensé, car au final la cordée qui nous précédait lui a lancé une corde pour sortir. Notre moniteur, Olivier (DE Escalade), a aussi pris le temps de nous amener au refuge Azéma, que le parc National des Calanques (PNC) a envisagé pendant quelques jours de détruire. Les intégristes du PNC ont failli raser une partie de l’histoire des calanques sous prétexte de préserver la nature alors que M. Azéma a été un des premiers défenseurs des calanques. Qu’ils soient couverts de honte pour cette infamie ! Depuis la création du PNC, il n’y a que des problèmes avec les grimpeurs, alors que ce sont eux qui entretenait les calanques avant.       

- Le Grand Dièdre Jaune (Sainte Victoire - Variante de sortie directe) - PHOTOS: Dièdre vous avez dit dièdre ?? La longueur en 7a était pour moi ! Je n’ai pas laissé le choix à mes compagnons de cordée (Théo et Sylvain). Certes, je suis passé en artif dans le passage dur, mais avec les félicitations de notre formateur David (également responsable notre formation au CREPS). Par contre, j’ai fait une grosse grosse boulette au relais. Après le passage dur, Silvain m’ayant rejoint au relais, j’ai retiré le réverso alors que David était encore dans la longueur, assis au sommet du grand dièdre, à observer la deuxième cordée. Je l’ai tout simplement oublié dans un moment de déconcentration. Même si ce ne fût qu’un bref instant (j’ai vite compris mon erreur) et qu’il n’y a eu aucune conséquence grave, je m’en suis voulu pendant plusieurs jours, car ce genre de bêtise ne me représente pas du tout. David a été obligé de me mettre un avertissement (carton orange), mais, fidèle à son caractère toujours positif, il était presque désolé d’en arriver à cette situation.    

- Le Surplomb de la Carrière (Sainte Victoire - le Surplomb Normal) : cette course avec notre sympathique formateur Laurent (guide de haute montagne) fut la voie de la certification pour notre groupe. Max s’est particulièrement illustré dans cette voie en grimpant les deux longueurs dures, des « 6b » sur le papier qui nous ont tous fait bien souffrir… Une grosse ambiance TA de la Sainte Victoire ! Tout le monde a définitivement adopté le marteau avec pitons après cette voie.

Les autres groupes ont grimpé : Le chien qui aboieLa grande Arête du DevensonL’amour en dangerPetite MarieLe pilier du 6 juinLes trois licornes, et Les futurs croulants. Autant d'idées pour de futures sorties...

Au soir du 12 mars, tout le monde avait validé son module TA. Cool ! Pourtant, ce n’était pas garanti. Certains grimpeurs ont finalement peu d’expérience en TA, et ça se ressent d’autant plus que les formateurs choississent de grimper des voies à l’ancienne (dièdres, cheminées, et grosses fissures) dont le style est bien différent des voies modernes sur régellettes.  

Reste à voir comment la formation va se poursuivre avec les restrictions liées au Corona Virus. Pour le moment tous les stages sont suspendus. C’est un peu triste, car j’avoue apprécier particulièrement l’ambiance colonie de vacances.

 

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