Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chapi Montagne
Chapi Montagne
Archives
18 juillet 2020

Le tour des classiques du coin

20200718_112940

Brévent : Voie Frison-Roche, TD-/6a/200m

Le Clocher de Planpraz : Cocher-Cochon, TD-/6a/200m

Tête Ronde - La Rosière : Solstice d'été, D+/5c/120m

Réalisés les 18 et 19 juillet 2020 avec Martin et Steph

PHOTOS

Comme chaque année, je retrouve mon ami Steph pour notre sortie annuelle entre « mecs ». Au programme : montagne, escalade, bière, vin, fromage, filles… Heu je m’égare. En fait, nous sommes trop vieux et trop bien éduqués pour ces sottises, du coup, on fait sans les filles.

Cette année, j’ai aussi recruté un compagnon de choix : Martin, moniteur d’escalade indoor (stagiaire comme moi) dans le club de Groisy. Steph profitera d’un encadrement aux petits oignons. D’ailleurs, s’il se blesse qui est responsable ? Martin qui est plus ancien dans la fonction de stagiaire ? Ou moi qui suis stagiaire moniteur en milieux naturels ? humm… Bon, on va essayer le ramener entier.

Pour cette année, j’ai choisi une première voie « tranquille » (l’année dernière j’avais tué Steph à la deuxième longueur, suite à un départ un peu pêchu en traversée dans un 6a+, suivi d’un 5c+ à bras). Nous allons donc prendre l’air frais à la voie Frison-Roche, « LA » classique du Brévent. De peur de nous retrouver derrière de nombreuses cordées, j’oblige tout monde à partir aux aurores, du coup nous sommes les premiers au départ de la voie (il n’est même pas 9h00 !). Pas de chance, nous sommes dans le brouillard et ne pouvons profiter de la vue sur le Mont-Blanc. Au moment de partir, je vois François Marsigny, le responsable de la formation des guides de haute montagne de l’ENSA, qui s’équipe au pied de la voie avec sa cliente du jour (je suppose). Je lui propose poliment de passer devant. Ce n’est pas pour fayoter, mais cela me stresse de me dire qu’il va grimper derrière nous. Mais, il part dans une autre voie et me remercie de cette offre. OK, OK, ça fait fayot… Mais de toute façon, il ne me reconnaîtra jamais.

Bon, je commence à grimper la première partie. Martin fera la seconde. Je suis content de retrouver le rocher chamoniard qui ne trompe jamais le montagnard expérimenté (j’en ai marre du calcaire avec des prises cachées !). Je trace. Steph suit assez bien malgré une petite section plus compliquée dans L1 où il fait un petit repos. Je profite pour faire de la pédagogie sur la pose de dégaines et la confection des relais. Lorsque Martin prend la tête, c’est pour une des longueurs clefs de la voie, un dièdre où il prend son temps. Quand on ne connaît pas les dièdres, ce style de grimpe est parfois déroutant, et un simple 5c peut vite se transformer en 6c à bras. Steph choisit l’option 6c, et je le filme cyniquement dans ses déboires (oui en plus d’être fayot, je suis méchant !). Mais, on avance bien, et à ma grande surprise, nous sortons du dernier dièdre (splendide) à seulement 12h15…

Il me faut vite trouver une suite pour la journée. Plusieurs, options tournent dans la tête : aller à Annecy faire de la couenne, aller à Flégère faire l’index, une grande voie au Jalouvre, heuu… Et paf, la bonne idée : le clocher de Planpraz qui est 30 minutes de marche de la gare intermédiaire du Brévent.

20200718_152238

Je charge le topo sur le téléphone et nous redescendons pour aller retrouver la voie « Cocher-Cochon » que j’ai déjà parcourue avec Bertille il y a de nombreuses années. C’est aussi une belle classique du coin. Malheureusement, mes souvenirs sont flous (comme ma vue maintenant) et nous nous engageons par erreur dans la voie « Label Virginie ». Martin est en tête. Évidemment, les cotations et la description du topo ne correspondent pas et il me faut un moment pour comprendre mon erreur. À la vire intermédiaire, nous faisons une grande traversée sur la gauche pour rejoindre notre objectif initial à la section la plus « sympathique ». Martin poursuit en tête avec mes avertissements « Attention le dernier 6a est coriace !». En fait c’est une belle longueur gazeuse sur le fil d’un pilier. Martin passe avec un petit souci : manque de dégaines… Bah voilà, quand on improvise, il y a des petits aléas ! Pour cette dernière longueur, je reste bien à côté de Steph pour le conseiller. Heureusement que c’est la fin, parce qu’il est cuit.

Après un petit rappel et un petit coincement de corde, nous sommes au pied du clocher. Le reste de la descente se fait à pied. Nous retrouvons la benne vers 16h00 après 400 m de grimpe. Pas mal !

Du coup, nous avons le temps de faire le tour des commerçants renommés d’Annecy : fromagerie Gay et pâtisserie Rigolot ! Nous passons une super soirée avec Lorraine et les enfants à la maison, en vidant quelques bonnes bouteilles au passage.

Le lendemain, nous repartons un peu moins tôt, aux dalles de la rosière pour grimper la classique du secteur « solstice d’été ». J’avais également fait cette voie avec Bertille en 2010. À l’époque, elle avait seulement 12 ans et pesait pas plus de 35 kg toute mouillée, j’en faisais largement plus du double. Je me souviens que la première longueur était un peu sévère. J’avais pris mon temps pour ne pas tomber, car sinon elle aurait traversé la première dégaine en me retenant.

Après la journée de la veille où Martin a beaucoup grimpé en tête, il me laisse la politesse pour ouvrir. La voie est telle que je l’avais vendu aux copains : juste magnifique ! Mis à part la première longueur un peu coriace sur les premiers mètres, tout le reste est superbe, surtout les cannelures finales qui ont fait la réputation de cet itinéraire. Steph se débrouille comme un chef. Techniquement, ce style de grimpe est plus classique que les dièdres des Chamonix. Seul petit bémol, j’envisageais d’emmener des clients dans cette voie pour les faire grimper en tête, mais l’espacement de certains points n’est pas très adapté à des grimpeurs débutants. Il faudra proposer cette voie pour des grimpeurs débrouillés.

Au sommet, une cordée qui évoluait sur notre droite nous rejoint. Ils ne semblaient pas très au clair sur leur itinéraire, mais quand je vois comment le premier de cordée assure son second je blêmis : les deux points du relais ne sont pas reliés et il assure son camarade directement sur lui, sans même un renvoi au-dessus !!! Pendant que Steph et Martin finissent la dernière longueur, j’essaie avec un peu de pédagogie d’expliquer au gars ce qui ne va pas et lui suggère quelques aménagements pour réduire les âneries (son pote grimpe déjà!). Mais c’est à peine s’il tient compte de mes remarques. Pendant ce temps, Steph et Martin sont arrivés au sommet, et nous commençons à préparer la descente. Je laisse alors entendre « assez fort » à travers quelques blagues qu’il y a deux moniteurs dans la cordée afin que les deux touristes à côté de nous acceptent un peu plus volontiers les quelques conseils que nous pouvons leur donner. Au final, il n’y a pas d’accident, mais bon, ils n’auront peut-être pas toujours de la chance.

Voilà, trois voies en deux jours pour Steph ! Cela compense le zéro pointé de 2019…

Publicité
Commentaires
Chapi Montagne
Publicité
Publicité