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Chapi Montagne
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8 septembre 2017

20ième sommet de 4000m

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Dent du Géant : Face SW par les plaques Burgener, D-/5c/150m

Réalisé le 8 septembre 2017 avec Anthony

PHOTOs

Il y a des sommets que vous avez sur votre liste de choses à faire qui parfois n’attirent pas les copains orientés sur la difficulté, car ces sommets sont trop faciles ou qui n’attirent pas les copains orientés sur l’esthétique des voies, car ils les ont déjà faits... La dent du Géant fait typiquement partie de cette liste. Alors quand Anthony me dit en début de saison que c’est un de ses objectifs de l’année, je range cette info dans un coin de la tête. Bien plus tard, pour le pont du Jeûne Genevois, je me retrouve à planifier une sortie avec lui. Dans un premier temps, je tente de le convaincre d’aller à l’Eiger, mais les conditions n’étant pas optimales, je me rabats sur la dent du Géant pour le plus grand plaisir d’Anthony.

Ayant dormir la veille au refuge du Torino après avoir grimpé le Roi de Siam, nous partons en direction de la dent du Géant vers 6h45. La météo est parfaite : un grand ciel bleu et un bon regel permet de marcher tranquillement sur le glacier. Une cordée est déjà devant nous. Nous la rattrapons un peu avant l’attaque du couloir en neige (déjà tout sec en cette période de l’année) après avoir enjambé d’énormes crevasses. Nous enlevons nos crampons pendant qu’une cordée avec un guide suisse redescend. Son client est mal et ils ont fait demi-tour sur les arêtes de Rocheford. J’échange aussi quelques mots avec la cordée que nous avons rattrapée, deux Anglais, dont l’un d’eux aussi guide. Ce dernier a rencontré plusieurs fois Chris Bonington, un de mes alpinistes préféré, âgé aujourd’hui de 80 ans, mais encore capable de grimper du 6 ! Nous nous remettons en route. La côte rocheuse pour atteindre le pied de la dent du Géant est truffée de cairns et de sentes, si bien que je m’égare plusieurs fois… Après 2 heures de marche, nous arrivons au départ de la voie. Plusieurs cordées sont déjà engagées dans la voie normale. A un moment nous avions envisagé de grimper la voie « Géant Branché » plus difficile que la voie normale, mais le froid et le vent nous ont dissuadés de sortir les chaussons d’escalade. Nous faisons comme tout le monde : la voie normale en chaussure de montagne ! Je commence à grimper avec l’intention de grimper en corde tendue. Mais rapidement, je me retrouve avec un gros tirage, et je suis obligé de faire monter Anthony. Je lui propose alors de passer un peu en tête. Il accepte, mais avec peu d'enthousiasme. Ce n’est pas difficile, mais l’ambiance montagne est bien présente : froid, vent, sensation de vide… il fait deux longueurs puis me relaisse passer en tête quand la paroi se redresse. Personnellement, je grimpe en tirant copieusement sur les cordes fixes installées dans la voie : je ne suis pas là pour faire un exploit de grimpe libre ! Sur la fin, nous rattrapons deux cordées guidées dont les clients semblent dépassés pas les évènements. Je double dès que l’occasion se présente… Nous atteignons le sommet à 11h00, une heure d’avance sur l’horaire prévu. La vue est magnifique, en particulier sur les grandes Jorasses. Pas de doute, la dent du Géant, même si c’est un sommet facile, reste splendide à gravir. Nous engageons les rappels à côté d’une cordée d’amateurs très internationale : un anglais, un russe, et un ukrainien. Comme quoi, même si l’alpinisme peut sembler un sport un peu individuel, cela permet tout de même de beaux mélanges.

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De retour au pied de la voie (à la salle à manger), nous profitons d’une pause pour grignoter en admirant la vue sur le Mont-Blanc. Le ciel commence à se couvrir. La perturbation annoncée pour le WE est en approche. Vers 13h00, nous entamons la descente. Nous rattrapons rapidement des cordées de guides-clients que je ne veux pas doubler, car je crains de recevoir des pierres sur la tête dans la descente de la côte rocheuse, en plus, nous sommes en avance sur notre horaire. Arrivés à la rimaye, nous remettons nos crampons, en observant un jeune guide français un peu désagréable avec son client et les autres alpinistes. Anthony est devant pour le retour sur le glacier. Il a l’air pressé, il double toutes les cordées… A l’approche du refuge, nous croisons de plus en plus de touristes en petite chaussure de ville en train de se promener sur le glacier… Quelle folie ! Je tente de dissuader plusieurs d’entre eux, certains renoncent, d’autres poursuivre leur promenade suicidaire. Nous retrouvons le refuge à 14h30. Nous aurions presque pu faire la course à la journée ! C'est mon 20ième sommet de 4000 mètres, je commence à me prendre au jeu des 82 sommets de 4000 mètres des alpes.

 

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