Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chapi Montagne
Chapi Montagne
Archives
5 mai 2016

Une journée sans gloire.

2016-05-05 07

Mont Veyrier, Voie Des Lacombe

PHOTOS

Philippe a repéré, dans un vieux topo acheté sur eBay, une ligne de grimpe mi-libre mi-artif qui débouche à l'ancienne gare téléphérique du mont Veyrier. « Comme ça Estelle pourra nous regarder grimper depuis le canapé » me dit Philippe. Hum… Un vielle voie dans le mon Veyrier, dont nous n’avons aucune information sur C2C, je me laisse tenter par cette idée qui me séduit tout autant que Philippe. Comment refuser une aventure à deux pas de la maison!

La veille de notre tentative, je rejoins Philippe au col des contrebandiers pour repérer la marche d'approche. Philippe a déjà bien étudié la carte IGN, et nous trouvons facilement un passage au-dessus du Chapeau de Napoléon pour atteindre le pied de la paroi. Après vingt minutes de marche, nous arrivons dans une zone jonchée de déchets : chaises cassées, éviers pourris, barres de métal rouillées, etc... Un spectacle désolant. Pas de doute nous sommes au pied de l'ancienne gare téléphérique. Peu après, nous trouvons l'accès à notre voie à l'aplomb des grands dièdres qui raillent la face du mont Veyrier. Le soir, j’explique notre projet à Lorraine, qui d’une moue peu convaincue, répond « mais s’il n’y aucune info, c’est peut-être dangereux ? ».

Le lendemain, je passe chercher Philippe à 5h30. Nous avons opté pour départ aux aurores afin d'éviter une sortie de nuit. La voie présentant plusieurs sections en artif A2/A3, du coup, notre musette déborde de matos: 25 pitons, deux jeux d'Alien, un jeu de Camalot, deux jeux de roc, des sangles, et des mousquetons. Certes nous n'avons pas de vin rouge comme les anciens, mais nous sommes mieux équipés.

Nous retrouvons le départ de la voie en une petite demi-heure. Jusqu'ici tout va bien. Philippe commence à grimper le socle de la paroi entre arbustes et gros blocs branlants. Il tombe sur un relai inattendu, s’arrête et me fait monter. Tenté par une petite ligne de spits qui part à droite, Philippe poursuit. Le rocher douteux et le niveau de difficulté le font reculer. Je tente à mon tour. J’arrive à atteindre le deuxième spit mais le pas suivant en adhérence et toujours sur un rocher péteux  me fait moi aussi abandonné. De retour au relai, nous suivons notre instant de montagnard. Je poursuis à gauche dans un terrain douteux mais plus facile à grimper. Après 60 mètres, j’atteins ce qui semble être la première longueur sérieuse de notre voie.

Philippe ne rejoint, et motivé comme un mort de faim qui n’a pas grimpé depuis des mois (ce qui est le cas), se lance dans la première dalle. Après 15 mètres de grimpe, il stoppe. Devant lui, un pas improtégeable en adhérence ! Peu entrain, Philippe renonce. Je le remplace. J’arrive au point le plus haut par Philippe, ajoute un nouveau piton dans une fissure, puis observe la suite. Houlà, grosse section en adhérence !!! Il faut bien une bonne rasade de vin rouge pour se lancer là-dedans. Je me dis que les anciens sont de gros malades ou nous ne sommes pas dans la voie. A droite, une section plus facile semble se profiler. J’effectue une traversée d’une petite dizaine de mètres sur une petite vire qui disparait. Je dois encore faire un pas délicat pour atteindre la section que j’espère grimper. Je tente de mettre un piton mais le rocher est tellement pourri que décolle des assiettes de la paroi. Je fais redescends pour atteindre une autre vire et rejoins finalement la section que je visais. Mais le rocher est encore plus pourri. Je tente quelques pas de grimpe, les prises bougent dans mains. Si je tombe, c’est le retour au sol. Après de longues minutes de tergiversation, je renonce « On ne va pas se tuer pour ça ».

Sur le retour, nous croisons une voie spittée. Philippe me propose de faire une tentative. J’accepte, ne connaissant pas le niveau. La première partie est sympa (niveau 6a), mais la suite se relève sévèrement et les prises se font plus rares. Après plusieurs tentatives sur un pas difficile, je renonce: « J’ai eu mon lot d’aventure pour la journée ! ». Philipe grimpe cette longueur partielle en second, puis nous retournons au col des contrebandiers. Nous finissons la journée à grimper quelques lignes en école d’escalade sans toutefois être plus forts que le matin. Restons positif, au moins on est en vie et nous sommes sortis.

 

Publicité
Commentaires
F
c bien les gars, faut savoir renoncer de temps en temps<br /> <br /> un bon montagnard est un vieux montagnard !!!<br /> <br /> A+
Répondre
Chapi Montagne
Publicité
Publicité