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Chapi Montagne
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10 avril 2016

Crochet ou tricotage ?

2016-04-10 13Le voyage au Yosemite approche. Depuis plusieurs semaines Fabien et moi nous préparons méthodiquement : grimpe régulière, préparation du matériel, stratégie de progression, et révision de l’artif sur le super site de Mcmanara « supertopo ». Une des grandes inconnues est notre rythme de progression : 3 ou 4 longueurs par jour ? Nous finissons par nous dire qu’il faudra avancer avec des crochets pour aller plus. Pas de problème, cela me donne l’occasion d’aller à nouveau dans mon magasin favori pour étoffer ma collection de crochets. Mais bon, maintenant, il faut les tester… Je pars donc ouvrir une nouvelle ligne d’artif à la Grande Jeanne. Super-regonflé par le visionnage des vidéos de Mcmanara, je décide de partir sans Daisy-chain, « Parce que ça va plus vite et que c’est plus propre » dixit le pro de l’Artif. Et puis, comme il faut s’entraîner au crochet, autant commencer par un pas sur crochet. C’est parti. « Haaaraaaa…. », la vache ! Je me lève péniblement sous le petit toit au-dessus de ma tête. Rapidement, je réalise que la Daisy-chain est très utile pour se fifiter et lever ses grosses fesses quand on est dans le vide. Bon, je remets les Daisy-chains et arrive au niveau de mon crochet. Maintenant que faire ? Je suis seulement à 2 mètres du sol, juste au niveau d’un bombé. Aller, je tente le deuxième pas sur crochet. Péniblement, je trouve une vague aspérité où je mets mon tout nouveau crochet. Je commence à me lever dessus, et crack ! Le rocher casse et je retrouve presque au sol, mon premier crochet a tenu le coup. Ouf ! Ok, ok, je vais tout de même mettre un piton pour éviter un retour au sol douloureux. Je remonte et à nouveau tente un second pas sur crochet pas plus fructueux que le premier. Après plusieurs essais, je me résous à poser un second piton dans un minuscule interstice où je défonce plus rocher qu’autre chose. Ce deuxième piton est très douteux, mais au-dessus j’ai une fissure qui me permet de mettre deux friends et d’avancer enfin un peu. Puis, j’arrive au niveau d’un vague dièdre délité. Mon objectif est de traverser sur la gauche pour passer en mode escalade libre avec la technique de Mcmanara. Mais dans cette zone, le rocher est très friable. J’avance sur des pitons tous plus douteux les uns que les autres, en faisant des couplages pour renforcer le tout. Je pose même une sangle sur l’arbre à ma droite pour réduire l’exposition. Je suis tout proche de la zone où j’espère pouvoir grimper en libre. Je me lève sur un minuscule piton. Au bout de quelques minutes, pendu de tout mon poids sur ce piton, je le vois commencer tourner. Il va lâcher. J’essaie de descendre rapidement, mais trop tard, le piton lâche et je tombe de deux bons mètres. Rrrhhhh. Je remonte et me résous à mettre un bon piton sur la droite, un peu désaxé par rapport à mon objectif. De retour à mon point le plus haut, je tente le mouvement de Mcmanara pour passer en escalade libre. Il me faut plusieurs tentatives pour reproduire la combine. Puis, j’arrive enfin à monter de trois mètres en libre. Maintenant, plus question de tomber, car sinon ça va faire très mal. Cette courte section me stresse beaucoup. J’avance à petits pas. Sous le surplomb suivant, je pose un friend et un cablé que je couple ensemble pour assurer le coup. Puis, je contourne ce surplomb par la droite et pose un cochet (béton) au pied d’un petit dièdre qui me permet de fixer un bon piton au-dessus. Encore deux mètres de stress, et je sors de la voie. La leçon du jour est vite comprise : Grimper sur crochet, ce n’est pas facile, et puis les conseils de Mr Mcmanra, sont intéressants, mais il faut pratiquer… Muir Wall se fera au rythme de 3 longueurs par jours ! Cette voie s’appellera, « crochet ou tricotage ».

2016-04-10 13

 

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