Oups, les dalles sont pleines de neige…

Jallouvre: Voie des Cristaux PD+/4b/400m (parcours partiel) et Arête des bouquetins PD/3b/400m.

PHOTOS

Réalisé avec Farouk.

Farouk est dans la région pour un déplacement professionnel et cela fait trois semaines que je n’ai pas eu l’occasion de prendre l’air en montagne. Alors même si les conditions météos sont médiocres, pas question de renoncer à sortir. Les goulottes ne sont pas formées. Alors dans un premier temps, j’espérais pourvoir grimper une voie exposées sud, mais le froid annoncé pour le week-end ne nous enchante pas. La veille, avant de nous coucher, nous refaisons le point sur les différentes options, nous sommes indécis. Un peu à la dernière minute, je propose la voie des cristaux suivie de l’arête bouquetin au Jallouvre. En grimpant corde tendu, nous devrions éviter de ressentir le froid. Bingo ! Avec un peu de chance nous arriverons peut-être même à percer le plafond nuageux.

Nous partons vers le Chinaillon à 7h40 le lendemain. Au passage, nous achetons un sandwich à la boulangerie à l’entrée de Saint-jean-de-Sixt. La motivation est maximale. Sur la route du col de la Colombière, on se marre en apercevant le panneau indiquant que la route est fermée « risque d’avalanche ». Les prairies alentour sont toutes sèches, nous nous sentons vraiment en danger… Nous poursuivons dans le brouillard. Quand nous arrivons au parking, le moral en prend un coup. Toutes les dalles du Jallouvre sont enneigées ! Grimper dans le mouillé passe encore, mais de la dalle enneigée, c’est un peu du délire. On refait le point sur les options, mais il est déjà 8h30… Bon allez, on va voir le départ.

N’ayant jamais parcouru la voie et sans vrai topo, nous cherchons plus d’une heure avant de trouver la fameuse inscription effacée marquant le départ. Tromper par une photo récupérée sur c2c, je cherchais une énorme inscription alors qu’en fait, c’est écris en tout petit... C’est Farouk qui grâce à une photo prise sur les dalles déduit la position relative du départ par rapport au parking, bien joué !

Bien, maintenant il va falloir être plus efficace. J’attaque la première longueur avec la ferme intention de courir en corde tendue. Mais pas si simple avec la neige... Alors je préfère faire relai à la première longueur pour laisser le temps à Farouk de gouter au plaisir de la grimpe en glissade sur dalle et récupérer les dix dégaines que j’ai dû mettre dans cette longueur en 4 ! J’enchaine sur la suite, la deuxième longueur est du gâteau, je poursuis sans m’arrêter. Mais les spits disparaissent. Je ne les vois plus avec toute cette neige, alors je grimpe au mieux droit devant moi.

Nous arrivons dans une section herbeuse enneigée. Cela semble correspondre au topo c2c. On continue, jusqu’à atteindre une nouvelle dalle cannelée. Il n’y a pas de spits, mais elle est si belle que nous décidons de la grimper. C’est un vrai régal. Les coincements de pieds dans les cannelures font des miracles. Nous retrouvons une section herbeuse enneigée. Bizarre… On continue en longeant une dalle comme indiqué sur le topo. Puis nous retrouvons le chemin de la voie normale. Nous ne sommes vraiment pas sur l’itinéraire. De toute façon, le rocher est de plus en plus enneigé, ce n’est pas très sérieux de poursuivre à l’aveuglette. Nous décidons de suivre la voie normale pour aller rejoindre l’arête des bouquetins, sans grande conviction.

Après quelques minutes de marche, nous bifurquons vers les câbles du retour de la via ferrata. Comme attendu, ils sont retirés pour l’hiver, mais nous utilisons les encrages pour nous assurer. Un peu de recherche et nous trouvons le départ de l’arête. Etonnamment, plus on avance, moins il y a de neige, et nous trouvons même les marques rouges indiquant l’itinéraire. Cool ! Ça avance. Le soleil ne semble pas très loin, regonflant notre motivation. Les passages en grimpe sont secs, incroyable ! L’arête est aussi relativement sèche, si bien que nous avançons rapidement. Nous arrivons au sommet vers 13h.

Le sandwich acheté à l’improviste avec une tasse de thé chaud est un vrai régal. Nous n’avons pas eu la chance de percer la couche de nuage mais quel plaisir d’être en montagne. Après une tentative infructueuse de descente vers le col du rasoir (la face nord est plâtrée de neige et nous n’avons pas de crampons), nous décidons de redescendre par l’arête des bouquetins. Dès que nous en avons l’occasion, Farouk propose de basculer vers les pentes herbeuses exposées Sud-Est où la neige est quasiment absente. Puis rapidement nous retrouvons le chemin de retour de la via ferrata.

De retour à la voiture à 16h00, nous serons à l’heure pour le thé à la maison!