Flop, au supercouloir

21 février 2013

Niels et moi avions prévu de longue date ces quelques jours pour faire une belle course. J’étais vraiment content car Niels est un très fort alpiniste. Avec lui, je peux envisager sereinement des itinéraires engagés car en cas de défaillance technique de ma part je sais qu’il aura les ressources nécessaires pour surmonter les difficultés. Seulement, il est malade depuis plusieurs jours. Il a déjà perdu trois kilos. Pourtant il est convaincu de pouvoir retrouver la forme avant la course. Pas évident, car le supercouloir exige d’avoir une bonne forme physique. Nous montons tout de même la veille à l’aiguille du midi ; déposons nos affaires à l’abri Simon, puis allons faire un repérage de la voie. Il fait beau, mais très froid. Arrivé au pied de la face nord du Tacul, nous observons les voies. Cela semble passer. Le froid est mordant. Le grand capucin est tout gelé, les faces nord classiques (tour ronde, triangle du tacul, etc.) sont très sèches. Le repérage terminé, nous remontons au refuge. Bizarrement, en quelques minutes, je mets une distance énorme à Niels. Je m’arrête plusieurs fois pour l’attendre. C’est très inhabituel. En général, Niels trace au moins deux fois plus vite que moi. De retour à l’abri Simon, nous trouvons trois Espagnols qui se préparent pour une ascension du mont-blanc , en raquette. Oui, vous avez bien lu, en raquette ! Nous passerons une partie de la soirée à leur suggérer de reconsidérer leur objectif. Ils n’ont visiblement aucune expérience de la haute montagne. La nuit est très fraiche dans le refuge (-6 degrés au coucher). Quand à 5h30, le réveil sonne, Niels ne va toujours pas mieux. Il n’arrive pas à se réchauffer malgré le petit déjeuner et met un temps infini à se préparer. Pauvre Niels, il est presque apathique. Dehors, un vent glacial souffle sur le Tacul. Bon, tant pis pour cette fois, on retourne se coucher…